Paul Watson, le fondateur de Sea Shepherd, vient de créer une toute nouvelle structure, la Fondation Paul Watson. Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France depuis 2008, poursuit avec lui un combat commun qui est celui de défendre et protéger les océans quel qu’en soit le prix.

La scission au sein de Sea Shepherd
Il y a donc eu une scission au sein de Sea Shepherd, car pour la branche américaine, certaines choses n’étaient plus acceptables. Paul Watson explique la raison de ce désaccord : « On a gagné en notoriété grâce à la série télévisée "Justiciers des mers". Ça a apporté beaucoup de soutien financier et certaines personnes ont acquis des emplois très confortables avec une sécurité matérielle importante. Ils se sont mis à m'appeler "le problème Watson" parce que j'ai continué à être dans la confrontation et je n'ai pas eu peur de bousculer le Statu Quo. Pour moi, ils ont oublié que ce n’est pas ça qui nous a rendus aussi connus et qui nous a permis d'avoir autant de succès. On m'a proposé 300 000 $ par an aux États-Unis pour être une tête de gondole et me taire, ne pas donner d’interviews et ne rien faire, mais je n’ai pas créé Sea Shepherd pour gagner de l’argent, mais pour sauver des vies et des écosystèmes ».

L’évincement de Paul Watson de Sea Shepherd
Comme l’explique Lamya Essemlali, ce sont seulement quatre personnes qui poursuivent un intérêt personnel au sein de Sea Shepherd : « Au sein du mouvement, nous sommes dans la poursuite de l’esprit originel. La manière dont Paul a été évincé du conseil d'administration de Shepherd Global s'est faite de manière illégale, c'est-à-dire que ces quatre personnes avaient besoin de l'unanimité pour l'évincer. Ils n'avaient pas ma voix, ça s'est fait de manière complètement illégitime, mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'est qu'il y aurait un tel mouvement de résistance. Au niveau de Sea Shepherd France, on a refusé de se taire et on a médiatisé l'affaire ».

Paul Watson et Lamya Essemlali, bergers des mers, contre vents et marées Watson10

Paul Watson a démissionné aux Etats-Unis et il a été viré de Sea Sheperd Global qui est basé à Amsterdam : « Quand ils m'ont viré, je n'avais plus rien. Ils ont pris les bateaux, les bases de données des donateurs, ils m'ont laissé complètement démuni ». Beaucoup de vétérans de Sea Shepherd rejoignent aujourd'hui la fondation de Paul : « On se reconstruit, on devient de plus en plus fort et je pense qu'on réussira à reconstruire un mouvement très important ».

Le podcast : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-10-octobre-2023-2323390